Depuis plus de deux cents ans, du très haut de son coteau le Château de Pellehaut jamais ne se lasse de l’immuable beauté des Pyrénées ni des pèlerins tout proches qui vont et viennent à Montréal capitale de la Ténarèze sur le chemin de Saint jacques de Compostelle.
Depuis son édification au XVIIIème siècle par les Galard l’une des plus anciennes familles gersoises toujours il fit rêver longtemps il fut convoité puis changea de propriétaire quand arriva du sud des lointaines Amériques une Belle que l’amour en cette contrée attirait. Elle adopta les valeurs et la Gascogne de son homme montréalais de vieille souche.
Jusqu’au jour où quittant la sombre demeure ancestrale et tombant en extase au pied de Pellehaut, endossant à leur tour l’hait de pèlerin, ensemble, ils marchèrent et peinèrent à l’ascension de ce fier oppidum.
Ils succombèrent sous le trait du si bel édifice… Le coup fut délicieusement fatal.
Là serait leur bonheur. D’un sourire elle sut convaincre le tenace Gaston Béraut.
Le Domaine s’étendrait se transmettrait. Les vignes viendraient sur les croupes les céréales dans les bas-fonds.
Les blondes d’Aquitaine paîtraient l’Armagnac exalterait. Et surtout la demeure serait sienne la vie douce et paisible.
Pellehaut le rassurant château aux murailles d’or a tenu ses promesses.
Le Domaine, traversé par l’ancienne voie Romaine, semble depuis toujours, voué à une joyeuse effervescence.
On y vit à la merci du ciel qui commande les récoltes et à celle des merveilles de la délicieuse Manou.
Elle par qui tout arriva, habilles les charmilles et les salons de son âme de belle latine.
Les Hommes sont aux champs, aux vignes et aux chais. Dans son royaume, elle agence, dispose, imagine, embellit, crée.
Elle embaumes les nappes damassées, le lin aux plis rêches, les initiales brodées, les délicats tissages, les dentelles de Grand’mère.
La maison tout entière résonne aux cris de ses trouvailles : coquillages des îles du monde, fleurs de palmier du Brésil, bouquets éternels, gerbes de corail pastels, collages, bijoux de cailloux… Tout enchante.
Elle a le verbe facile, l’œil vif, l’imagination fertile, le goût de l’abondance.
D’un petit rien, elle fait une parure de reine, un surtout de roi, une nappe couleur du temps une table de Gascogne et d’abondance.
Elle y dispose les délices du Domaine, les gourmandises en bocaux, les péchés mignons en conserve. Manou rit.
Elle est partout, à tous et à tout. Elle chérit ses petits enfants, admire ses fils, pense à sa fille au loin, réjouit ses amis.
Elle est affectueuse et volubile, généreuse et vraie. Elle va comme toujours à grand pas traçant dans son sillage le bonheur de vivre à Pellehaut celui qui rend les hommes du Domaine si talentueux et la vie au Château si féconde.